En psychanalyse, l’angoisse a-t-elle une logique ?

Pour une lecture logique modale de l’angoisse dans le sens du traitement

Résumé

À partir de l’hypothèse selon laquelle la relation avec l’angoisse se transforme conforme le progrès d’une analyse, nous proposons, dans cet article, d’une façon introductive, suivre les développements logiques de l’angoisse dans le cadre du traitement psychanalytique à la lumière des élaborations de Lacan sur la logique modale. Avec une révision initiale sur la place de l’angoisse dans les théories de Freud et Lacan, la considération de son rôle central dans la constitution subjective nous permet d’attribuer à l’angoisse le statut logique de nécessaire, non seulement dans la formation du sujet, mais aussi dans la direction d’une analyse. Cependant, le démontage du fantasme serait homologué à l’élaboration d’une autre relation avec le champ pulsionnel, ce qui impliquerait un tournant clinique et logique dans la relation avec l’angoisse: non plus nécessaire, mais alors une angoisse possible. Le passage logique du nécessaire au possible, cependant, nécessiterait une considération clinique de l’impossible propre à la logique non-toute phallique. Ainsi, il serait possible de soutenir, au terme d’une analyse, une angoisse possible, qui permet, selon Freud, d’aimer et de travailler, et, selon Lacan, de désirer et de jouir.