L’enfant psychotique et le lien social à la clinique de Lacan

Résumé

Je pars d’une thèse centrale de Lacan, mise à jour en 2015 par Soler dans les termes suivants : « la forclusion générique la plus radicale provoquée par le langage est celle de la rapport sexuelle ». J’ai proposé de faire de cette thèse un outil clinique, un guide pour notre travail d’analystes qui ne reculent pas devant les enfants. Il s’agit d’un nouvel usage du terme « forclusion » que l’on avait l’habitude de retrouver dans l’enseignement lacanien, toujours lié à la logique de la psychose, que ce soit dans l’opération de « forclusion du signifiant du Nom-du-Père » — décrite par Lacan dans les années 50 — ou plus tard, dans les années 1970, dans son séminaire sur Joyce, sous la forme d’une « forclusion de fait ». Mais, dans ce cas, Soler propose la forclusion comme une opération radicale et générique, c’est-à-dire une opération fondamentale, qui affecte le genre humain. Et quelle est la cause de cette forclusion radicale et générique ? Le langage. Ce langage, que Lacan considérait comme une condition de l’inconscient, forclôt le rapport sexuelle.